23 pesticides dans une cour de récréation : Ecolo réclame la protection des riverains

Publié le 30 août 2017
Rédigé par 
Antoire Mariage

Ecolo s’inquiète des résultats de l’analyse menée par un professeur et un agriculteur aux abords d’une école en Hesbaye et qui révèlent la présence de 23 pesticides dans une cour de récréation de Cortil-Wodon.

Les écologistes rappellent que la Région wallonne a été alertée sur les sérieuses craintes envers la santé des Hesbignons depuis près de 18 mois maintenant. Sans grande motivation, le Ministre wallon de la santé (alors le cdH Maxime Prévot) avait demandé une première étude, largement remise en cause. Devant les nombreuses critiques, un comité de médecins a été constitué en janvier pour mener une autre étude. Cette dernière n’a pas encore débuté, les autorisations d’accès aux données n’ayant pas encore été délivrées.

Pendant ce temps, les craintes quant à la santé des habitant.e.s de Cortil-Wodon sont négligées et minimisées, tant par le Gouvernement wallon que par les services de l’AVIQ, l’agence wallonne notamment chargée des politiques de santé. Les premières mesures réalisées par le professeur Schiffers avec l’aide de l’agriculteur voisin de l’école indiquent pourtant la présence de 23 pesticides dans la cour de récréation. Pour la députée wallonne Ecolo Hélène Ryckmans, « c’est évidemment interpellant. Tous les lieux de vie collectifs devraient être protégés: les crèches, écoles, homes et résidences, terrains de sport, devraient obligatoirement être éloignés efficacement des épandages dangereux. Il s’agit tout simplement d’appliquer le principe de précaution. »

Pour Ecolo, cet enjeu dépasse en outre largement le seul village de Cortil-Wodon et concerne potentiellement toutes les régions de culture intensive.

Les écologistes entendent dès lors bien continuer à interpeller et à proposer des alternatives. Les Verts veulent notamment clarifier les usages des herbicides et en interdire l’usage aux particuliers d’ici 2019. « Le recours aux herbicides par les particuliers représente de réels dangers pour la santé et l’environnement en général. Une interdiction totale d’ici le 1er janvier 2019 permet de donner un cap et un délai pour que les utilisateurs privés et les revendeurs puissent se préparer à cette interdiction, » ajoute Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie.

Ecolo rappelle que la santé est également une responsabilité régionale, et appelle le Gouvernement wallon à agir de manière cohérente pour renforcer la santé de tous les citoyens, et en particulier celle des publics les plus vulnérables : « il faut protéger les femmes enceintes et les enfants, arrêter les épandages toxiques, modifier les pratiques agricoles des cultures extensives, agir en toute transparence, en informant la population. Le Gouvernement wallon doit aussi parler d’une voix plus forte et résolue envers la Commission européenne notamment, afin de développer les alternatives aux herbicides et pesticides chimiques. Perturbateurs endocriniens, ces derniers empoisonnent durablement et insidieusement notre santé, » concluent Hélène Ryckmans et Stéphane Hazée.