Saint-Valentrain 2018

Ponctualité et confort des navetteurs : des efforts à poursuivre et à amplifier en 2018
Pour la 19ème fois, militant.e.s et élu.e.s écologistes namurois étaient présent.e.s dès l’aube sur les quais des gares et points d’arrêt de la province à l’occasion de la Saint-Valentrain. Vacances scolaires obligent, c’est exceptionnellement ce 19 février et non le jour de la fête des amoureux qu’Ecolo est allé à la rencontre de plus de 12 000 navetteurs namurois qui, comme ailleurs en Wallonie et à Bruxelles, ont débuté la journée en recevant un chocolat.
Cette année, les écologistes veulent mettre la notion de partage en avant. Utiliser les transports en commun, c’est l’occasion de partager au quotidien des rires et des sourires, une histoire ou… une place, en profitant de la sérénité et du confort de se laisser conduire. Les écologistes croient fermement au principe de partage comme avenir et condition d’une mobilité durable et ambitieuse.
En 2017, les écologiste namurois.es avaient profité de la Saint-Valentrain pour tirer la sonnette d’alarme par rapport à la situation de la SNCB. En effet, la ponctualité s’était encore dégradée tandis que l’entreprise publique s’obstinait dans une logique conduisant à une diminution du confort des navetteurs, notamment via la poursuite de la fermeture de points d’arrêt. Heureusement, il semble que cette tendance à une détérioration du service a été moins marquée durant l’année 2017. En ce début d’année 2018, la SNCB mérite donc une note d’encouragement, même si le Gouvernement fédéral peut mieux faire pour développer le train, ce qui passera par un refinancement de la SNCB.
Un nouveau plan de transport globalement positif pour les navetteurs namurois
Pour la majorité des usagers namurois du rail, la mise en œuvre d’un nouveau plan de transport était attendue avec impatience. En effet, le plan 2014-2017 s’était révélé, au fil des années, particulièrement pénible à l’usage, avec une accumulation de retards, des correspondances non assurées, une réduction du nombre de trains et de l’amplitude horaire.
La plan 2017-2020 d’application depuis le 10 décembre recèle effectivement plusieurs améliorations tangibles. Parmi celles-ci, on peut citer
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la fin des travaux entre Namur et Assesse, qui a permis le retour de la desserte locale entre Ciney et Namur ;
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la mise en place d’un train P supplémentaire aux heures de pointe entre Jemelle et Namur ;
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la mise en place d’un train L supplémentaire entre Jambes et Charleroi ;
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le renforcement de la desserte de la ligne 132 entre Charleroi et Couvin.
L’avenir de cette ligne fait d’ailleurs l’objet d’une mobilisation bienvenue des navetteurs réunis au sein du « Collectif Ligne 132 ». Cette démarche mérite particulièrement d’être saluée et relayée par les élus, dès lors que la cellule ferroviaire du SPW avait pointé le risque d’une suppression à terme des points d’arrêts plus ruraux au profit des seules gares desservies par les liaisons IC.
Malheureusement, la ponctualité est loin de pouvoir encore être considérée comme satisfaisante. Les dernières données mises en ligne par la SNCB, qui concernent le mois de décembre 20171, démontrent que parmi les 10 principales liaisons IC, la ligne Luxembourg-Namur-Bruxelles échappe de peu à la lanterne rouge de la ponctualité avec près d’un quart des trains accusant plus de 6 minutes de retard !
Ponctualité globale sur les 10 grandes relations IC
L’amplitude horaire (départ/arrivée des premiers/derniers trains) qui s’était fortement détériorée en 2014 n’a pas connu non plus une amélioration significative, notamment dans les régions à plus faible densité de population. Par exemple, sur la ligne 132 entre Charleroi et Couvin, les derniers départs des trains locaux sont fixés à 20h51 et 21h40. Le dernier train L Namur-Ciney quitte Namur à… 20h22, empêchant les usagers du train de profiter d’une séance de cinéma ou d’un restaurant en soirée à Namur.
La commune de Jemeppe-sur-Sambre et ses 19.000 habitants ne bénéficient quant à eux plus d’une desserte IC.
Ceci montre combien il reste du travail pour offrir aux navetteurs une alternative efficace et attractive et attirer un nombre plus important d’usagers vers ce mode de transport pourtant nettement plus écologique.
Accessibilité des gares: au-delà d’un retour poussif à la raison, de nouvelles mesures sont indispensables !
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Conditions d’accueil des navetteurs
Après avoir mis fin à la présence humaine dans plusieurs gares (Walcourt, Beauraing, Jemeppe, Yvoir ou encore Mariembourg), la SNCB avait décidé fin 2016 de franchir un cap supplémentaire en réduisant significativement les heures d’ouverture à Andenne et Ciney. Ces deux villes constituent pourtant des pôles importants et leurs gares sont situées, l’une comme l’autre, sur un axe ferroviaire important. Dans la capitale du Condroz, une solution, certes imparfaite, a été mise en place assez rapidement, afin de permettre aux navetteurs de bénéficier d’un endroit couvert et chauffé pour attendre leur train ou un autre moyen de transport. A Andenne, il a fallu attendre septembre 2017, plusieurs questions parlementaires, interpellations des élus communaux Ecolo et le dépôt d’une pétition pour que le hall soit enfin ré-ouvert l’après-midi.
Au-delà des travaux d’infrastructure d’ampleur tels que la construction d’une nouvelle gare à Ciney, il importe que la SNCB consacre aussi des moyens à l’amélioration du confort des usagers dans les gares. Il est par exemple surprenant, que des gares récentes et très fréquentées comme Bruxelles-Luxembourg ou Bruxelles-Schumann, très empruntées par les Namurois, ne soient pourvues que de très peu de sièges… pourtant très utiles en cas de retard ou d’attente prolongée.
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Une solution en bonne voie pour l’accès à la gare de Namur depuis Bomel
A Namur, la décision unilatérale de la SNCB d’empêcher le passage par le parking a compliqué les déplacements des usagers des modes doux qui pouvaient jusqu’alors rejoindre le tunnel sous-voies depuis le quartier de Bomel. Ecolo avait très vite interpellé le Ministre Bellot pour qu’il enjoigne la SNCB à revoir cette mesure. En ce début d’année, l’échevine namuroise de la Mobilité, Patricia Grandchamps a pu mettre sur la table un projet de cheminement dans le parking. Elle attend à présent du Ministre qu’il soutienne cette solution qui passerait par un investissement de 100 000 € à charge de la Ville.
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+ de places pour les cyclistes-navetteurs
Les Verts attendent également de la SNCB qu’elle crée davantage d’emplacements sécurisés pour les vélos à proximité de la gare de Namur. A ce jour, cette dernière est moins bien équipée que la gare de Gembloux.C’est dans cette optique qu’Ecolo propose d’aménager un stationnement vélo sécurisé dans le parking n°1 qui donne accès au départ de Bomel au passage sous-voies. Compte tenu de l’ouverture récente du parking n°2 du Pont de Louvain, il est désormais envisageable de réaménager ce premier parking afin de laisser une place aux vélos.
Développer un « réseau express namurois »
Pour les écologistes, le maillage des lignes qui rejoignent Namur peut constituer l’équivalent d’un métro. L’échevine de la mobilité vient d’ailleurs de lancer unplan « parking malin » mettant en avant différentes solutions pour les travailleurs du centre–ville. Parmi celles-ci figure la possibilité de se garer près des gares et de terminer son trajet en train. Ce plan est une première étape mais d’autres conditions doivent être remplies pour que le train devienne une solution de mobilité incontournable à Namur, y compris pour les petits trajets :
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La mise à disposition à Namur du « City pass » qui sera disponible dès juin prochain à Charleroi et Liège. Cette carte multimodale permettra par exemple de passer du bus au train (et vice versa) dans un périmètre déterminé pour le prix d’un seul abonnement ;
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L’augmentation de la fréquence des trains aux heures de pointe et l’amélioration de la ponctualité ;
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L’aménagement de parkings aux abords des petites gares namuroises telles que Flawinne, Ronet, Marche-les-Dames et Naninne ;
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L’aménagement de parkings vélos sécurisés aux abords de ces gares ;
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La mise en œuvre d’un plan de communication efficace pour faire connaître ces nouvelles possibilités.
Des moyens pour amplifier l’attractivité du train et en faire l’épine dorsale de la mobilité durable dont notre société a besoin
Les écologistes dressent donc une analyse nuancée de l’évolution de l’offre ferroviaire dans la Province de Namur au cours de l’année écoulée. Des améliorations ont été enregistrées mais, au vu des enjeux de lutte contre le dérèglement climatique, contre la pollution de l’air et contre les embouteillages, il faut aller (beaucoup) plus loin. Or, durant la législature, la majorité fédérale a imposé à la SNCB 2,1 milliards d’économies… Cherchez l’erreur !
Pour Ecolo, le refinancement du rail doit être une priorité, notamment en réorientant une partie des 4 milliards d’euros d’avantage fiscal accordé aux voitures de société.
C’est à ce condition qu’on pourra encourager une part encore plus importante de nos concitoyen.ne.s à faire le choix du partage du train, un choix convivial, bon pour le portefeuille et pour la planète !
Bonne Saint-Valentrain !