En 2019, offrons un nouveau départ à nos transports en commun !

Ce 15 janvier, dès l’aube, et comme ils en ont pris la bonne habitude depuis maintenant 20 ans, les écologistes sont allés à la rencontre des usagers des transports en commun en Province de Namur1 comme partout en Wallonie et à Bruxelles. Cette année, ils étaient non seulement présents dans presque toutes les gares namuroises mais aussi aux arrêts de bus TEC dans des communes non desservies par la SNCB.
En leur offrant un p’tit chocolat pour la route, les écologistes tenaient à remercier l’ensemble des usagers des transports en commun, qui, en choisissant le train ou le bus, posent chaque jour un geste positif pour la planète et pour une mobilité plus fluide.
Plus que jamais, Ecolo s’engage à leurs côtés pour réclamer des transports en commun plus fréquents et plus confortables, davantage de places assises, des horaires respectés et étendus, des informations en temps réel, des tarifs accessibles à tous, des gares et des arrêts accueillants et bien entretenus.
Dans le Namurois comme ailleurs, il est possible et indispensable de faire davantage pour favoriser l’usage encore plus fréquent et systématique des transports en commun et des modes de transport doux. C’est le vœu et l’engagement concret des écologistes dans les communes où ils sont à la manœuvre, avec la compétence de la mobilité dans six communes namuroises. C’est aussi ce qu’ils attendent des majorités qui se mettront en place après les élections de mai prochain au plan régional, fédéral mais aussi européen. En effet, par rapport aux enjeux du réchauffement climatique, des embouteillages qui paralysent l’économie en même temps que nos routes et de la pollution de l’air qui rend malade, la politique fédérale du MR et la politique wallonne du PS-CDH puis du MR-CDH sont insuffisantes, quand elles ne vont pas à contre-sens, devenant alors tout simplement incompréhensibles.
2019 doit constituer un tournant pour la mobilité, les transports en commun et la protection de la Planète et de ses habitants. Ecolo en fera un combat prioritaire.
La ponctualité en progrès mais toujours problématique le matin
L’évolution des travaux sur la ligne Luxembourg-Bruxelles se fait sentir pour les navetteurs puisque la ponctualité – entendue comme une arrivée à l’heure prévue ou avec un retard de moins de 6 minutes – s’est globalement améliorée au cours de l’année écoulée. En novembre 2018, 81,5 % des trains enregistraient moins de 6 minutes de retard. Cela reste trop peu et des efforts doivent encore être réalisés, notamment en terme d’investissement et d’entretien du matériel ; mais il s’agit néanmoins d’un progrès à souligner par rapport à l’année précédente.
Ponctualités de grandes relations
Trains arrivés à l’heure ou avec un retard de moins de 6 minutes
Par contre, à y regarder de plus près la ponctualité aux heures de pointe matinale reste très problématique puisque plus de trois trains sur dix enregistrent plus de six minutes de retard. En d’autres mots, un tiers des trains du matin ont été en retard l’an passé. C’est beaucoup trop !
Ponctualité sur les 10 grandes lignes arrivant à Bruxelles, en heures de pointe, en heures creuses & le week-end
Amplitude horaire : peut mieux faire, singulièrement par rapport aux communes moins peuplées !
Il s’agit d’un des principaux regrets que les écologistes formulent par rapport à l’actuel plan de transport de la SNCB (entré en vigueur en décembre 2017). L’amplitude horaire c’est-à-dire l’heure à laquelle démarrent/arrivent les premiers/derniers trains est insatisfaisante pour répondre aux besoins des usagers qui ont des horaires de travail décalés ou souhaitent profiter d’une soirée de loisirs en ville. Ainsi, sur la ligne 132 entre Charleroi et Couvin, les derniers départs des trains locaux sont fixés à 20h51 et 21h40. Le dernier train L Namur-Ciney quitte Namur à… 20h22, empêchant les usagers du train situés aux arrêts intermédiaires de profiter d’une séance de cinéma ou d’un restaurant en soirée à Namur.
Développer un « réseau express namurois »
Afin de favoriser le « transfert modal » de la voiture individuelle vers les moyens de transports en commun, il est indispensable de renforcer le maillage entre les différentes lignes et de faciliter ce choix, notamment en offrant des possibilités de parking sécurisé et accessible à proximité des gares. En charge de la mobilité durant la législature écoulée à la ville de Namur, Patricia Grandchamps avait lancé un plan « parking malin »qui prévoyait notamment la possibilité pour les travailleurs du centre-ville de se garer à proximité des gares ou points d’arrêt TEC extérieurs à Namur puis de terminer le parcours en train ou en bus.
L’étape suivante doit être la mise en place d’un « réseau express namurois » qui implique :
• La mise à disposition à Namur d’un « City pass » : à Charleroi et à Liège, cette carte multimodale permet de passer du bus au train (et vice versa) dans un périmètre déterminé pour le prix d’un seul abonnement ;
• L’augmentation de la fréquence des trains aux heures de pointe ;
• L’aménagement de parkings aux abords de certaines petites gares namuroises telles que Flawinne, Ronet, Marche-les-Dames et Naninne ;
• L’aménagement ou l’augmentation des parkings vélos sécurisés aux abords de ces gares ;
• La mise en œuvre d’un plan de communication efficace pour faire connaître ces nouvelles possibilités.
Dans l’avis qu’il a rendu concernant le projet de Schéma de Développement territorial, le Bureau économique de la Province a d’ailleurs plaidé pour le « REN »3. Le BEP soulignait judicieusement que ce dernier « pourrait être connecté à celui proposé pour Charleroi à travers le Val-de-Sambre, et selon un losange Charleroi/Sambreville/Gembloux/Namur/Andenne/Ciney » et ainsi atteindre un masse critique de 750.000 habitants.
Au-delà de son intérêt par rapport au défi climatique, cette proposition offre aussi des perspectives intéressantes pour le redéploiement socio-économique de la Basse-Sambre puisque cette connexion pourrait faciliter la mobilité des travailleurs vers et depuis cette zone.
Accès à la gare de Namur depuis Bomel, il est temps que la SNCB fasse preuve de bon sens !
Durant l’été 2017, la SNCB décidait, unilatéralement et en contradiction avec la convention qui la lie historiquement à la ville de Namur, d’empêcher le passage des usagers des modes doux par le parking de la gare, entre le centre et Bomel. Concrètement, ni les piétons, ni surtout les cyclistes, ne peuvent plus emprunter ce parking pour rejoindre le tunnel sous-voies. Les piétons doivent donc passer par l’entrée à l’arrière de la gare et utiliser les escaliers ou des ascenseurs très régulièrement en panne tandis que les cyclistes doivent franchir le pont de Louvain ou le pont d’Heuvy. En 2018, Patricia Grandchamps avait proposé un projet de cheminement dans le parking et même dégagé un budget prévisionnel de 100 000 euros. Malheureusement, la SNCB a refusé de mettre en œuvre cette solution de bon sens. Ecolo revendique que la SNCB mette tout en œuvre pour respecter ses obligations en la matière !
Ligne TEC rapide entre Liège et Marche : Ecolo salue une avancée et appelle le Gouvernement wallon à ne pas s’arrêter à de l’expérimentation et à en faire une ligne à haut niveau de service
Depuis plusieurs années, les écologistes militent la mise en place d’une ligne de bus express entre Marche-en-Famenne et Liège, avec un arrêt par commune, et qui desservira les communes namuroises de Somme-Leuze et Havelange, comme l’a proposé le TEC Namur-Luxembourg. Fin décembre, le Gouvernement wallon a annoncé un premier pas dans la bonne direction. Cependant, il s’avère qu’à ce stade, le dispositif ne répond pas au projet imaginé par le TEC et soutenu par les communes. Premièrement, seuls quatre bus dans chaque sens seront proposés. Dans ces conditions, il est difficile de considérer la ligne comme proposant un « haut niveau de service ». Deuxièmement, la gestion de cette ligne sera confiée à un opérateur privé et les tarifs pratiqués seront plus élevés que pour les autres parcours TEC. Plus encore, les navetteurs devront souscrire un abonnement particulier pour la ligne. Troisièmement, les usagers devront s’inscrire préalablement via Internet, ce qui peut incontestablement constituer un frein à l’utilisation de la ligne.
Une première étape est franchie. Il s’agit dès maintenant de s’assurer de la réussite du projet notamment en levant les obstacles potentiels que représentent la réservation en ligne et les tarifs mais aussi d’envisager que la ligne soit desservie en dehors des heures de pointe.
Centrales de mobilité : un projet positif se concrétise enfin !
Depuis plusieurs années, Ecolo agit pour le développement des centrales de mobilité, à partir des expériences-pilotes qui ont été lancées, notamment dans l’entre Sambre et Meuse (Mobilesem) et dans l’arrondissement de Dinant (Mobilisud). Stéphane Hazée interroge régulièrement le Ministre de la Mobilité et des Transports sur ce sujet, qui aura connu plusieurs avatars et tourments compte tenu de l’inconséquence du Ministre Di Antonio.
Le Ministre avait pris position en faveur d’une opération de tabula rasa, voulant ainsi créer une centrale régionale de mobilité ex nihilo et en même temps mettre par terre les centrales locales existantes. C’était tout simplement incompréhensible. Stéphane Hazée s’en était fortement étonné et préoccupé.
Fort heureusement, à force d’interpeller le Ministre, les subventions octroyées ont finalement été reconduites et ont permis le maintien des dispositifs en place et la poursuite d’une offre de services locale dans l’Entre Sambre et Meuse, qui est particulièrement bienvenue là où il n’y a ni bus ni train et où il faut se tourner vers d’autres opérateurs (covoiturage, taxis sociaux, chauffeurs volontaires, FlexiTEc, etc.).
Dans sa réponse de fin décembre 2018, le Ministre, s’il annonce enfin la création de la centrale régionale de mobilité pour janvier 2019, indique également qu’elle travaillera “en pleine collaboration avec une quinzaine de structures locales actives au niveau supra-communal”.
Les objectifs poursuivis par le projet peuvent être détaillés: “la mise en place d’un numéro d’appel unique” ; “la coordination et la valorisation des services de transport locaux alternatifs à la voiture individuelle en complément aux transports publics” ; un “usage optimal des deniers publics”, une “approche privilégiant la mobilité durable” et une ” mutualisation des moyens disponibles” et une “économie collaborative”.
Pour Ecolo, c’est un soulagement car “on revient de loin” après la volonté initiale du Ministre qui semblait vouloir repartir de zéro et promouvoir une centralisation radicale. Même si on peut déplorer le temps perdu par ces changements de cap du Gouvernement, on se réjouira en tout cas qu’on avance à présent avec une solution et un modèle durables.
Réinvestir dans les transports en commun : une priorité pour la prochaine législature !
Les transports en commun sont au cœur d’une mobilité durable et ambitieuse. Pourtant, la marge d’amélioration de la qualité du service offert par la SNCB et les TEC est importante. Pour Ecolo, il est évident que les pouvoirs publics n’y consacrent pas suffisamment de moyens et d’attention. Or, la multi-modalité et des transports en commun performants sont le coeur d’une mobilité durable, flexible et ambitieuse.
En réinvestissant massivement dans le transports en commun, en travaillant sur des offres tarifaires intégrées qui facilitent l’usage de différents modes de déplacement, en utilisant l’énorme potentiel offert par les nouvelles technologies mobiles et par l’open data, qui permettent de disposer d’informations en temps réel, et surtout en favorisant tous les modes de déplacement partagés (voitures et vélos notamment) qui vont réduire le nombre de véhicules nécessaires, les écologistes veulent construire la mobilité du XXIème siècle autour de l’axe central que constituent les transports en commun.
Des transports en commun performants, ça veut dire moins d’embouteillages et un air moins pollué. Nous voulons refinancer tous nos transports en commun, pour qu’ils soient plus ponctuels, plus nombreux, plus confortables, plus rapides, plus fréquents,… Ensemble, nous nous engageons pour que 2019 soit le premier pas vers une mobilité renouvelée, moderne et efficace !.