1.312 exclusions des allocations d'insertion en province de Namur: Des premiers chiffres qui confirment – malheureusement - l'ampleur de la catastrophe sociale annoncée !
Depuis l’adoption de la mesure en 2011 par le gouvernement Di Rupo, Ecolo n’a eu de cesse de dénoncer la limitation à trois ans des allocations d’insertion et leur effet sur les plus fragiles d’entre nous. Les statistiques de l’ONEM relatives aux exclusions intervenues au mois de janvier 2015 confirment l’ampleur de la catastrophe annoncée : 18.432 personnes touchées à l’échelle du pays dont 2/3 environ de femmes et 2/3 de Wallons. En province de Namur, ce sont 1.312 personnes qui sont concernées.
C’est la première fois depuis l’annonce de la mesure qu’on peut mesurer son impact concret et le nombre de familles effectivement touchées, grâce à des chiffres officiels. Et ils confirment malheureusement la catastrophe sociale annoncée.
Á l’échelle belge, 16.368 chômeurs ont perdu ce droit à la date du 1er janvier 2015. Si on tient compte aussi de ceux qui ont perdu ce droit dans le courant du mois de janvier, on arrive à un total de 18.432 personnes, l’ONEM estimant qu’environ 3% de ces personnes n’ont plus droit à une allocation d’insertion pour d’autres raisons qu’une fin de droits, notamment une reprise de travail.
Dans les 38 communes du Namurois, on dénombre donc 1.312 exclusions. Outre Namur, où les effets commencent à se faire sentir en terme de nouvelles demandes de Revenus d’Insertion Sociale (voir la communication du président du CPAS, Philippe Defeyt, sur le sujet), il apparaît évident que les communes qui ont été ou sont confrontées à la fermeture d’industries anciennement pourvoyeuses de nombreux emplois sont particulièrement impactées. A cet égard, on peut relever les exemples de Sambreville (126 exclusions), Couvin (74) ou Jemeppe-sur-Sambre (72) (voir le détail par commune de ces fins de droit).
- Au-delà de ces chiffres globaux, une analyse plus fine est très éclairante :
- Plus d’un quart des personnes concernées ont moins de 30 ans ; 70% environ moins de 40 ans ;
- 2/3 environ sont des femmes ;
- 2/3 environ sont des wallons et 17,9% des Bruxellois (beaucoup plus que leur représentation) ;
Plus de la moitié sont des cohabitants, dont beaucoup n’auront pas droit à un Revenu d’intégration.
Ces statistiques ne donnent qu’un premier aperçu des conséquences de la mesure. Malheureusement de nombreuses personnes encore perdront leur droit à une allocation d’insertion dans le courant de l’année 2015, notamment les jeunes qui se sont inscrits en août, septembre et octobre 2012 à l’issue de leurs études et dont le 3ème anniversaire de leur entrée dans le système arrivera dans quelques mois.
Sauf revirement du gouvernement Michel (qui, à ce stade, a plutôt choisi d’aggraver la mesure que de revenir sur les options du Gouvernement Di Rupo), on peut en effet estimer que ce sont effectivement entre 25.000 et 30.000 personnes (au moins) qui perdront leur droit aux allocations d’insertion d’ici la fin de l’année. Concrètement, cela signifie qu’ils sont ou seront soit dirigés vers les CPAS, soit réduits à se débrouiller avec les moyens du bord. Quoi qu’il en soit : ils quittent le marché de l’emploi et s’éloignent de l’insertion professionnelle, dès lors qu’ils n’ont plus accès à des formations ou à des réductions de cotisations sociales, pour tomber dans un régime d’assistance ou se retrouver sans ressource.
Cette mesure d’exclusion ne créera aucun emploi mais, par contre, le risque d’aggravation de l’état de pauvreté des travailleurs sans emploi de longue durée est lui bien réel, raison pour laquelle les écologistes ont déposé une proposition de loi visant à revenir sur la mesure.
Pour Georges Gilkinet, « Il est temps de cesser les communications gouvernementales qui minimisent l’ampleur de ce drame social. Ecolo appelle le Gouvernement fédéral à tirer un trait définitif sur cette mesure et ces politiques sociales qui amplifient la crise tout en sapant le moral des Belges. Des alternatives sont possibles, pour créer de l’emploi et partager l’emploi disponible, sans atteindre à la dignité des allocataires sociaux »
Georges Gilkinet
Député fédéral Ecolo
